Fantastique, Roman, Romance, Young-adult

[Roman] Strange the Dreamer • Laini Taylor

On repart, de bonne heure et de bonne humeur, avec un livre qui me faisait énormément envie depuis longtemps. Je me suis faite avoir sur l’édition que j’ai commandée (qui n’était pas celle que je voulais mais bon bref, tant pis, j’aurais une édition moche qui va m’obliger à attendre mille ans pour pouvoir acheter la suite) mais ça n’a heureusement pas altéré ma lecture. La critique en bref :

Première parution : 28 mars 2017 (VO) / 19 avril 2018 (VF) • De Laini Taylor • Ma note globale : ★★★★

J’ai lu l’édition Hodder Paperbacks (536 pages)

9781444788952

Résumé

(Quatrième de couverture française)

C’est le rêve qui choisit le rêveur, et non l’inverse…

Il est une ville, au centre du désert, où nul n’a le droit de se rendre sous peine de mort. De ses entrailles sortaient autrefois d’interminables caravanes chargées de trésors mais, depuis deux cents ans, la cité est coupée du reste du monde… Pire encore, un soir d’hiver, le nom de ce lieu de légende s’évanouit en un clin d’œil de la mémoire de tous – Lazlo Lestrange, orphelin de cinq ans à peine, ne fait pas exception à la règle. Frappé au cœur, le petit garçon restera irrémédiablement fasciné par cette énigme.

Quinze ans plus tard, il travaille dans la plus grande bibliothèque du monde, à Zosma, en rêvant de fabuleuses découvertes quand, de la Cité oubliée, émerge tout à coup une curieuse expédition venue recruter les meilleurs scientifiques du continent. Pourquoi diable s’obstiner à réunir ces esprits éminents ? Mystère… Et pourquoi Lazlo voit-il donc ses songes se peupler de visions étranges – à commencer par une déesse à la peau bleue pourtant assassinée, des années plus tôt, par les habitants de la ville interdite ? Qui est-elle vraiment ? Comment le jeune homme, qui ignore tout de sa légende, peut-il bien la voir en rêve ?

Mon avis

Une histoire qui mêle légendes, ville qui a disparu des cartes et des mémoires, et un jeune homme plus à l’aise dans les livres que dans la société ? Mais signez-moi tout de suite pour ce fantastique roman !

Bon, j’ai mis quasiment un mois à le lire, je crois. Il faut dire qu’entre mon déménagement et le boulot, j’avais finalement assez peu de temps et de motivation à lire le soir, donc j’ai avancé dans Strange the Dreamer essentiellement dans les transports (serait-ce utile de préciser qu’en plus, lire dans les transports me rend malade ?). Ce qui fait que bah, j’ai l’impression que le roman était relativement longuet, mais je ne saurais être sûre de cette impression pour la raison évoquée là-dessus. En fait, le souvenir que j’ai du livre est celui d’une introduction relativement longue, mais surtout d’une histoire où finalement, il ne se passe pas tant de choses que ça. Attention, je ne dis pas que le roman était vide, loin de là ; plutôt qu’il y a énormément de background, de phases un peu lentes, et qu’au niveau de l’action à proprement parler, il ne se passe pas grand chose. Habituellement, j’ai du mal avec les romans vides, mais Strange the Dreamer me fait un peu penser à un long dimanche d’été : on prend le temps de faire les choses, tranquillement.

Évidemment, j’ai adoré toute la mythologie construite. Des dieux, des descendants des dieux, tous avec la peau bleue (for what fucking reason ?), une ville autrefois florissante qui maintenant vit avec une épée de Damoclès au dessus de la tête, assez littéralement… Et puis à côté, un orphelin qui a toujours passé sa vie le nez dans les bouquins, à qui on disait qu’il ne serait jamais le héros de sa propre histoire mais plus ou moins le faire-valoir d’un autre. J’ai adoré le côté passionné de Lazlo : lui qui s’était convaincu que son amour des histoires ne le ferait jamais devenir quelqu’un d’important, c’est finalement ça qui va lui permettre de réaliser son plus grand rêve. Il part de Zosma avec un peuple mythique que tout le monde avait oublié pour découvrir la ville des histoires de son enfance — et pas seulement — et tenter de sauver le tout. Lazlo est un personnage très inspirant : malgré le fait qu’on se moque de lui, il reste passionné et est une personne incroyablement humble. Bref, je l’ai adoré.

L’autre personnage principal est directement lié à la catastrophe à retardement que Lazlo et ses compagnons doivent empêcher ; descendante des dieux qui habitaient la cité volante restée ancrée dans le ciel au dessus de la ville, Sarai est l’une des cinq survivantes de sa race. Les cinq jeunes gens, quatre filles et un garçon, sont prisonniers de la citadelle depuis quinze ans et survivent tant bien que mal. Sarai est la seule à pouvoir « s’échapper », tous les soirs, par le biais des rêves. C’est grâce aux rêves qu’elle fait la connaissance de Lazlo. C’est une jeune fille rêveuse et un peu idéaliste, que j’ai trouvé un peu trop naïve à mon goût. En fait, elle a l’air un peu trop parfaite et cliché, la jeune fille d’une grande beauté qui croit que tout le monde est gentil… Elle n’est pas détestable, mais comparée à Lazlo, je l’ai trouvée moins profonde et intéressante.

Comme on peut s’y attendre, il y a très vite une relation amoureuse qui se développe entre Sarai et Lazlo. Une fois n’est pas coutume, je n’ai pas été ultra-fan de leur couple, mais je leur reconnais une certaine innocence qui était plutôt mignonne à lire. Ils sont tous les deux complètement novices en matière amoureuse (voire même en matière relationnelle), ce qui fait qu’ils n’ont aucune idée de quoi faire, où, comment. Si leurs sentiments semblent se développer extrêmement rapidement, ça ne m’a pas dérangée plus que ça (juste une petite grimace de temps en temps, rien de bien méchant).

Les pouvoirs des cinq dieux, ou demi-dieux si on veut pinailler, sont franchement intéressants : ça change des pouvoirs qu’on voit habituellement dans les œuvres fantastiques. Sarai peut s’inviter dans les rêves des humains et en modifier le cours, j’ai-oublié-les-noms-des-autres-sorry-mais le seul garçon peut invoquer des nuages, l’une des trois autres filles peut devenir une torche humaine tandis qu’une autre peut développer la vie à partir de graines — sans oublier les capacités de la petite dernière qui font froid dans le dos. Si je détaille ça, c’est pour souligner le fait que Laini Taylor a su inventer quelque chose de nouveau et s’écarter des sentiers battus. Tout le roman repose sur cette mythologie originale qui rien qu’à elle vaut le coup de lire Strange the Dreamer.

Parlons maintenant de l’intrigue en elle-même. Lazlo est amené dans la ville avec un groupe d’éminents scientifiques et autres experts pour essayer de chasser la citadelle flottante. Il découvre avec effroi les agissements des anciens dieux, qui kidnappaient, violaient et tuaient les humains comme de vulgaires joujoux… ainsi que la tuerie de masse perpétrée par les humains pour se débarrasser des divinités. S’ensuit alors une réflexion bien mise en valeur par Lazlo et Sarai : à quel moment s’arrête la défense et quand commence la violence ? La peur est vite transformée en haine, même vis-à-vis de ceux qui sont innocents des agissements des générations passées. Bref, il y a une vraie réflexion qui est amenée par ce roman, et je trouve intéressant qu’elle interroge le concept de justice et de vengeance, deux notions qui finissent souvent par se mélanger.

Enfin, un petit mot sur l’écriture de Laini Taylor, vous me connaissez. On se laisse très facilement emportés par son écriture ; elle est poétique et nous submerge rapidement dans l’univers. On sent que les mythes et les légendes ont énormément d’importance dans l’univers, et sûrement pour l’auteure elle-même, et ça se ressent dans le texte, ce qui est une très bonne chose. L’ambiance qui transparaît du texte correspond tout à fait à celle de l’histoire, ce qui permet une bonne immersion dans ce roman qui fait quand même bien voyager. Et puis il est important de relever le fait que Laini Taylor construit relativement bien le suspens : elle sème des indices sans trop en même pour autant, on n’arrive donc pas sur une énorme surprise sortie de nulle part, ni sur une révélation qu’on a vu arriver deux cents pages avant. C’est appréciable.

Pour conclure, je recommande vivement à ceux qui ne l’ont pas encore lu de se pencher sur Strange the Dreamer, c’est une petite pépite à découvrir ! Je me demande maintenant ce qui bien pouvoir se passer dans le second tome, vu le gros cliffhanger sur lequel on referme le livre.

6 réflexions au sujet de “[Roman] Strange the Dreamer • Laini Taylor”

    1. Oui l’environnement est hyper construit et on sent qu’elle a vraiment creusé les choses, je trouve ça super ! La suite m’intrigue parce que je me demande vraiment à quoi ça va ressembler, j’ai un peu peur de perdre l’aspect très mythologique du premier volume, mais bon, on verra 😛

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